Rue des Brasseurs – rue Saint-Jean-l'Évangéliste – rue des Pêcheurs – rue Fausse Porte – place Saint-Nicolas – rue du Haubergeon

Extraits du Mémorial de la vie nivelloise par Émile de Lalieux

(publié par la revue Rif Tout Dju)

La rue des Brasseurs commence Grand-Place et finit rue Bayart (actuellement, elle commence rue de Saintes). En 1780, la rue des Brasseurs forme, avec les rues environnantes, le quartier des Brassines.

 

La rue Saint-Jean-l'Évangéliste est appelée rue du Loup en 1780. Elle commence rue des Brasseurs et finit rue des Pêcheurs. 

 

La rue des Pêcheurs commence rue Saint-Jean-l'Évangéliste et finit rue de Charleroi. Elle devait s'appeler rue des Pécheurs du nom d'une famille.

 

La rue Fausse Porte commence rue de Charleroi et finit place Saint-Nicolas. S'est appelée par la suite rue de l'Église. N'existe plus depuis le bombardement de 1940.

 

La place Saint-Nicolas est formée par la jonction des rues Saint-Jean-l'Évangéliste, la rue des Pêcheurs, la rue Fausse Porte et la rue Saint-Maurice. N'existe plus depuis le bombardement de 1940.

 

La rue du Haubergeon commence Grand-Place et finit rue des Brasseurs. Détruite presque entièrement lors du bombardement de 1940. Il n'en reste plus que quelques maisons qui bordent un petit square qui donne dans la rue des Brasseurs. Le Hubergeon était une courte chemise de mailles, un petit haubert, que portait les écuyers, les archers, les sergents d'armes. L'appellation de "haubergeon" était déjà abandonné avant la fin du 15e siècle.

 

Rue des Brasseurs

98. Le Mouton blanc. Auberge. Autrefois brasserie (1734). Elle joint à la maison dite La Tête de bœuf sur le Marché (numéro 57 sur le plan de la Grand-Place). le Mouton blanc existait encore sous cette enseigne avant 1940. Il servait de café. Dans une des salles se réunissaient des cercles locaux, notamment un cercle de boxe qui y installait son ring. En face du Mouton blanc se voit, en 1780, l'hôpital de Saint-Nicolas. 

 

99. Sainte-Gertrude. Brasserie en 1657. Joignant à l'Agace (numéro 116 sur le plan). Vis-à-vis du Noir Tacon (nuléro 108 sur le plan). C'était une dépendance de la maison Sainte-Gertrude qui se trouvait rue Sainte-Gertrude (numéro 114 sur le plan).

 

100. Le Bayart ou Le Bayaut (en wallon). Il avait été fondé vers l'an 1200 environ par un bourgeois de Nivelles qui lui donna son nom. Par cette fondation singulière, l'hôpital fournissait, aux enfants de bourgeois, une chambre équipée de six lits et du charbon pour entretenir un feu appelé "le bayart" qui restait allumé dans une autre pièce depuis la Saint-Martin jusqu'au jour du grand Carême. Au 15e siècle, un règlement dicta les devoirs des jeunes gens. Ils ne pouvaient se faire violence ou déplaisir l'un à l'autre mais devaient converser paisiblement et joyeusement. Après la défaillance du feu, c'est-à-dire à neuf heures du soir,  ils étaient tenus de se retirer en la chambre du bayart. Il leur était interdit de s'attaquer, de jure, de se livrer au jeu, de se déshabiller ou de se livrer à d'autres actions déshonnêtes. Les amendes servaient à l'entretien de chandelles qui brûlaient devant Notre-Dame du bayart. Plus tard, le feu du bayart ne réchauffa que les pauvres et notamment les apprébendés. Dès le commencement du 18e siècle, le chauffoir avait cessé d'être fréquenté par des jeunes gens appartenant aux familles bourgeoises. Il était devenu un refuge peu moral. Vers le milieu du siècle, les habitués étaient la lile du peuple, des vagabonds, des vauriens, des losse ainsi qu'ils s'appelaient eux-mêmes dans un refrain qu'ils chantaient en chœur, chaque année, le jour de l'ouverture du chauffoir public. Le bayart était enclavé dans les bâtiments de l'hôpital de Saint-Nicolas. Sa façade de style gothique donnait dans la rue des Brasseurs, en face de l'auberge du Cheval blanc. Le bâtiment avait une longueur de 15,80m sur une largeur de 8m et une hauteur de 9m. Il consistait en un rez-de-chaussée, un étage et un grenier. démoli en 1822-1823 en même temps que l'hôpital de Saint-Nicolas pour installer la boucherie-abattoir. Une partie de la cour de la boucherie en occupait l'emplacement. La boucherie-abattoir fut démolie à son tour et, à son emplacement, l'on bâtit une salle des fêtes, le Waux-Hall, inauguré le 1er octobre 1893. Il fut détruit lors du bombardement de la ville en 1940.

 

101. La Rose ou Grande Rose. Brassine en 1657, au copin de la rue Saint-Jean et de la rue des Brasseur, vis-à-vis de la brasserie du Haubergeo (numéro 111 sur le plan). En 1898, elle était tenue par M. Debloudts.

 

102. Les Quatre Fils Aymond. Brassine en 1657, à l'autre coin de la rue Saint-Jean, vis-à-vis de la Rose. Avait été tenu par Charles Demulder et reprise en 1869 par Edmond Demulder-Dubois. En 1898, elle était occupée par M. Duvieusart. Endommagée en 1940, elle a été démolie pour permettre les agrandissements de l'école du Sacré-Cœur.

 

103. Bois-le-Duc. Brassine en 1657. Se trouve à gauche de la Maison de 12 Apôtres. En 1792, elle se compose de deux brassines, l'une à l'eau de vie, l'autre à la bière dite "Bois-le-Duc".

 

104. Saint-Pierre. Brassine en 1577. Joignant à la Cour de Charité (15e s.). Existait encore au 16e siècle. Peut-être fait-elle partie de la brasserie Bois-le-Duc au 18e siècle ?

 

105. Hospice ou Bonne Maison de la Charité ou Maison des Douze Apôtres ou Maison du Champ retiré au 19e siècle. déjà mentionnée en 1225. Aurait été crée par la commune. La fondation avait surtout pour destination l'entretien de douze vieillards que l'on surnommait les "Douze Apôtres" et que l'on choisissait parmi les bourgeois âgés, incapable de gagner leur vie en travaillant. Ils étaient logés, nourris, entretenus et recevaient en outre 12 florins par an pour les "douceurs". Ils devaient fournir à leur entrée un lit garni, une douzaine de coussins, une demi-douzaine d'écuelles d'étain, un pot, une payelle et un chaudron. Ces objets devaient demeurer à la fondation après le décès du bénéficiaire du "pain de la Maison des Douze Apôtres" (1435). des nombreux hôpitaux de Nivelles, les deux plus importants, Saint-Nicolas et Saint-Sépulcre, dépendaient  du Chapitre. La commune en dirigeait un autre, existant déjà en 1225 et connu sous le nom de la Cahrité ou Bonne Maison de Dieu et des Douze Apôtres. Cette antique tradition a survécut longtemps. Ces vieillards aux vêtements démodés, en chapeau haut de forme, frac en drap bleu dit autrefois étoffe de Nivelles, marchent deux par deux dans les cortèges funèbres des notables, suivis des Dames bleues, ces petites vieilles toutes cassées mais si fraîches dans leur uniforme archaïque où se détache, sur le bleu de la robe, la blancheur immaculée du mouchoir, tombant des épaules jusqu'aux genoux,  et du petit bonnet tuyauté. Les bâtiment furent vendus à M. Coquelet de Villers-la-Ville en 1819, démolie par la suite à part l'entrée (millésime 1738) surmontée d'un bas)relief en pierre représentant le Christ portant sa croix. Actuellement, entrée du Sacré-Cœur.

 

106. La Charité. Brassine en 1621. Se trouvait dans la cour de la Maison des Douze Apôtres. Elle était suituée devant l'Agace (numéro 116 sur le plan).

 

107. Le Rouge Écu. Brassine en 1595. À droite de la Maison des Douze Apôtres.

 

108. Le Noir Tacon. Brassine en 1729. Contiguë à la précédente, séparée par une maison de la rue Coquerne.

Rue Saint-Jean-l'Évangéliste

109La Petite Rose (1754). Rue Saint-Jean, faisant le coin de la rue vis-à-vis du cimetière Saint-Jean-l'Évangéliste.

Rue du Haubergeon

110. La Petite Étoile (1743). Dépend de la Grande Étoile sur le Marché (numéro 79 sur le plan de la Grand-Place.

 

111. Brasserie du Hautbergeon (1753). Faisant coin avec la rue des Brasseurs vis-à-vis de la Rose (numéro 101 sur le plan). En 1753, on y brassait de la bière et le brandevin.

 

112. La Ville de Binche (1674)