Rue des Bouchers – Rue des Vieilles Prisons – Rue de l'Évêché – Rue de la Tranquillité – Rue et impasse des Conceptionistes – Rue Neuve – Rue Saint-Georges – Impasse de la Madeleine

Extraits du Mémorial de la vie nivelloise par Émile de Lalieux

(publié par la revue Rif Tout Dju)

 

La rue des Bouchers est située près des "boucheries" (qui furent transférées plus tard à la rue de Charleroi) et près des vieilles prisons. Elle conduit aux Jésuites dont le couvent (situé entre les rues actuelles des Conceptionistes et Saint-Georges) a été démoli peu après 1773. La rue des Bouchers rejoint la rue de l'Évêché à hauteur de la rue des Conceptionistes.

 

La rue des Vieilles Prisons commence rue des Bouchers et fint rue de l'Évêché. La Vieille Prison, près de la Boucherie, faisait le coin de la rue pour aller aux Jésuites.

 

La rue de l'Évêché ou de l'Évêque commence rue de Namur et finit rue Saint-Georges. Dans la rue de l'Évêque se trouve l'Hôtel épiscopal. Au 19e siècle, la rue de l'Évêché porta aussi le nom de "Tiène dès kate sayas" (montée des quatre seaux) du nom de la brasserie des Quatre Seaux qui s'y trouvait en 1725.

 

Après 1940, le tracé des rue des Bouchers, des Vieilles Prisons et de l'Évêché a été complètement modifié. La rue des Bouchers n'existe plus. Elle a disparu au profit d'une nouvelle artère baptisée rue des Vieilles Prisons qui a été tracée approximativement sur l'emplacement de l'ancienne rue du même nom. Quant à la rue de l'Évêché, elle existe encore sauf dans sa partie supérieure où elle se confond maintenant avec la rue des Vieilles Prisons et la rue Saint-Georges.

 

La rue de la Tranquillité commence rue de Charleroi et finit rue des Vieilles Prisons. Elle se nommait jadis Petite rue de l'Évêque ou de l'Évêché. Dans cette rue se trouvait une grange dite du Commandeur qui appartenait à la Commanderie de Vaillampont (chevaliers de Malte). La rue de la Tranquillité a été entièrement détruite en 1940 et n'a pas été reconstruite.

 

La rue des Conceptionistes commence rue de l'Évêché, en face de la rue des Bouchers, et finit rue Neuve. Cette rue a été percée sur l'emplacement du couvent des Jésuites.

 

L'impasse des Conceptionistes se trouve rue de l'Évêché.

 

La rue Neuve commence rue Saint-Georges et finit rue des Conceptioniste. Cette rue a été percée sur l'emplacement du couvent des Jésuites.

 

La rue Saint-Georges commence rue de Charleroi et finit aux remparts, à la Porte du Charnier ou Porte Saint-Georges. Elle porta le nom de rue du Charnier puis rue où l'on va aux Lombards. La partie gauche de la rue, comprise entre la rue de Charleroi et la rue Neuve a été entièrement détruite lors du bombardement de 1940.

 

L'impasse ou culot de la Madeleine se trouve rue Saint-Georges. Dans cette impasse s'en trouve une autre, plus petite, appelée Petite impasse de la Madeleine

 

Rue des Bouchers

54. Le Doux Bedot. Cabaret joignant à la maison du Miroir (numéro 47 sur le plan de la Grand-Place).

 

55. Les Vieilles Prisons (1643). Maison dite Les Vieilles Prisons, près des Boucheries, faisant le coin de la rue conduisant au refuge épiscopal.

 

Rue de l'Évêché

56. Les Quatre Seaux. Brassine en 1725. Derrière l'église Saint-Jean-Baptiste, joignant au refuge d'Afflighem (numéro 30 sur le plan)

 

57. Au Capron (1721). Derrière l'église Saint-Jean-Baptiste.

 

58. Hôtel de l'Évêque de Namur. L'évêque de Namur possède une résidence dans notre ville de Nivelles. Vendue comme bien national le 6 germinal an VIII (26 mars 1800). Cette maison a subi de grands changements. La chapelle a été démolie. En peu d'années, elle fut vendue plusieurs fois. Avant 1940, elle appartenait au notaire Goës. Elle a été détruite lors du bombardement de 1940.

 

59. La Petite Notre-Dame (1717). Fait le coin de la rue Saint-Georges vis-à-vis du refuge d'Aywières.

 

60. Couvent des Jésuites - Église Saint-Georges. En 1780, la rue Neuve et la rue des Conceptionistes viennent d'être entièrement percée sur l'emplacement du couvent des Jésuites fermé en septembre 1773. Vendus, les bâtiments ont été démolis. L'entrée principale se trouvait en face de la rue de l'Évêché. Propriété des Jésuites depuis 1620, après qu'elle eut cessé d'être église paroissiale en 1586, l'église Saint-Georges s'élevait près du couvent des Conseptionistes dans la rue Saint-Georges. En 1777, on en enleva les ossements de l'annesse Isabelle de Zuuylen dit d'Erpe qui avait été très dévouée pour les Jésuites. On les transporta dans les caveaux de la collégiale. L'église fut alors démolie.

 

Rue Saint-Georges

61. Refuge d'Aywières. En 1623, les religieuses de ce couvent furent autorisées à acheter à Nivelles un immeuble situé rue Saint-Georges pour leur servir de refuge, qu'elles convertirent en trois maisons vers la fin du 18e siècle. Vendues comme biens nationaux en 1806. Une rampe d'escalier porte les armes de l'abbesse d'Aywières Éléonore de Harveng.

 

62. Maison des Lombards. C'est dans cette maison, situé au numéro 14 de la rue Saint-Georges, qu'était probablement installé l'atelier monétaire des abbesses bien avant la première moitié du 14e siècle. Les Rotari, lombards d'Asti, y établirent leur table de changeur appelée Domus inferior dès 1353 et en restèrent propriétaires jusqu'en 1432. La dénomination de "Maison des Lombards" subsista, comme appellation courante, jusqu'à la fin du 16e siècle.

 

63. Hôtel de Biourge. Cet immeuble appartenait à la famille Goulart représentant feu le sieur Philippe Joseph Defossez, chanoine de Cambrai. Le 16 novembre 1743, les Goulart la transportèrent par échange à Antoine de Biourge, seigneur de Follemprise à Ronquières, greffier de la Haute Cour du duché du Lothier, homme de fief de cette même cour, grand bailli de Nivelles dès 1730, greffier de la mairie de Nivelles dès 1748 et second juré dès 1754. Décédé à Nivelles le 18 août 1774, il fut inhumé en l'église Saint-Jean-l'Évangéliste. L'immeuble a appartenu au Crédit Communal de Belgique. Auparavant, il avait été la propriété de la famille Anciaux pendant de nombreuses années.

 

64. Trois Couronnes. Maison des Soldats en 1646. Dépendait de la maison du même nom situé rue de Bruxelles (numéro 1 sur le plan). Elle étair proche de la chapelle Sainte-Marie-Magdeleine.

 

65. Chapelle de la Madeleine ou du Charnier. À droite de la rue, en se dirigeant vers le rempart, après la rue Al Gaille, chapelle très ancienne annéxée jadis à un hôpital. Au 14e siècle (1336) sévit une épidémie dite "la rouge tache" (la peste). Les vivants, dit-on, suffisant à peine pour donner la sépulture aux morts, ceux-ci furent jeté en masse dans une fosse commune (charnier) dont l'emplacement devint depuis la chapelle de la Madeleine. Des peintures murales rappelaient quelques épisodes de la terrible épidémie. Le sanctuaire existait encore à la fin du 19e siècle. Il servait d'écurie contiguë à la cour de l'école normale.

 

Impasse de la Madeleine

Vers 1780, on construisit 12 maisons dans cette impasse. Elles constitueront ce que l'on appelait au 19e siècle le "culot de la Madeleine", quartier mal famé qui sera démoli vers 1876. Aujourd'hui, un reste de cette impasse conduit à l'ancienne propriété des Conceptionistes.

 

66. Couvent et chapelle des Conceptionistes. Auparavant, les bâtiments du couvent servaient de locaux de l'hôpital Betphages; donnés en 1367 par Jehan de la Houssière. Les filles de Saint-François ou Sœurs grises de 1479 à 1653. Elles adoptent la réforme des Conceptionistes en 1653 et prennent la clôture. Elles sont au nombre de 19 en 1787. Le couvent occupe une grande partie du terrain compris entre l'impasse de la Madeleine, la rue Saint-Georges, la rue Neuve, la rue des Conceptionistes, la rue de l'Évêché, la rue de Namur et la rue du Géant. La chapelle est située dans l'impasse de la Madeleine où on la reconnaît à son petit clocheton. Elle est de forme carrée et divisée en deux parties dans sa longueur. Elle fut démolie peu de temps avant la guerre de 1914. La nouvelle chapelle fut bénite en juin 1913. Les Conceptionistes ont vendu leur couvent et ont quitté la ville en 1972. Le mobilier a été vendu à des particuliers en 1973.

 

67. Porte du Charnier. Cette Porte consiste en deux tours demi-circulaires s'élevant à la hauteur du chemin de ronde des remparts et réunies par une courtine au milieu de laquelle se trouvait l'entrée de la ville. Elle est située à 248 pas de la Porte de Namur et elle se trouve à l'entrée de la rue Saint-Georges. Depuis le siège de 1580, elle est condamnée. Elle est murée et elle le restera jusu'à l'époque de la démolition des remparts. Aux 14e et 15e siècles, on l'appelait aussi Porte de Roblet ou de Roblez. Au 19e siècle, on l'appela Saint-Georges du nom de la rue qui y menait et qui tenait elle-même son nom de celui de l'ancienne église paroissiale dédiée à ce saint.

La Porte du Charnier au 12e siècle. Essai de reconstitution graphique de Paul Collet (1925)