Le Stade Nivellois

Article de Jean Detournay et Jean Vanbeneden paru dans la revue nivelloise Rif Tout Dju d'octobre 1963

1929 - L'équipe du Stade Nivellois (Photo Octave Sanspoux)

 

1er rang de g à d

Henri Demanet-Joseph Coq-Roger Pertusot-"Petit Louis"-Max Charlier

 

2e rang de g à d

Edmond De Booy-Camille Dejace-Marcel Dupont-Jacquemart (soigneur)-Rongier-Eugène Remry

Le Stade Nivellois - Montée en 1932

 

1938 - A l'inauguration de la plaine de Sport

 

Septembre 1959 - Le Stade Nivellois

 

C'est en 1921 que le football fit son apparition à Nivelles. En ce temps-là, les supporters faisaient totalement défaut ou presque. L'équipe nivelloise se composait alors de Charles Decoen, Joseph Imdtal, Lempereur, (El Blanc), Edwin l'Anglais (beau-frère de Lempereur), Edmond De Booi, Pierre Baude, Gaston Banneux, Louis Rochez, Roger Pertusot etc.

 

Les matches se disputaient alors à la plaine des manœuvres et le vestiaire, tant pour les visiteurs que pour les visités, était unique et se trouvait dans la salle de Tir (entre le Vert Chemin et la cité des Quatre Vents actuels). Faut-il également rappeler que les joueurs devaient eux-mêmes monté leur terrain, apportant en brouette ou sur leurs épaules les piquets de but, seaux de chaux... qu'ils ramenaient de même après la joute. De plus, les joueurs devaient se cotiser pour payer les frais d'arbitre qui se montaient alors à 24,15 frs.

 

Quelque temps après, la Ligue du Coin de Terre ayant occupé la plaine des manœuvres, les comitards eurent la chance de pouvoir compter sur M. Compère – dont les fils, Jean et Marcel, étaient de fervents supporters – qui les autorisa à jouer sur sa prairie se trouvant derrière le cimetière. C'est alors que, tombant de Charybde en Scylla, Le Stade Nivellois avait presque fini d'exister.

 

Appel fut alors lancé à M. William Noordhoeck pour lui confier la présidence et aider autant que possible ses prédécesseurs. C'est ainsi qu'après avoir passé un dimanche chez Zélie (Les meilleurs tartes al Djote de Nivelles avant-guerre !) sur la Grand-Place pour la révision et les changements de statuts, Le Stade Nivellois repartit sous le nom de Stade Nivellois Astra, ce dernier nom étant ajouté à la demande de M. Noordhoeck qui voulait en faire un résumé de Art-Sport-Travail-Récréation-Amusement. De ce ce fait, on fit ajouter une étoile blanche.

 

Vint alors à Nivelles le 2e Régiment d'Aéronautique et, avec lui, du renfort pour le football avec le regretté C. Dejace (le terrain du faubourg de Namur porte son nom), E. Remmery, Rongé et le petit sergent Jef Muylaerts. C'est à ce moment que les premières voitures et camionnettes Ford firent leur apparition. C'est ainsi que les déplacements se faisaient dans une camionnette servant d'ordinaire au transport des bestiaux, et comme celle-ci n'était pas souvent nettoyée !!...

 

 Mais les choses ne pouvaient continuer ainsi et, dans les années suivantes, le comité accueillit MM. Debloudt, Van Gaver, Chambille, Dejace, Mari, Harcq, Marin et Rayée qui surent mener Le Stade Nivellois vers de hautes destinées.C'est en 1938, à l'initiative du bourgmestre Jules Mathieu, qu'un magnifique terrain, au centre d'un complexe sportif, fut créé à Nivelles derrière le Parc de la Dodaine. Un stade superbe avec tribunes et gradins, piste d'athlétisme, un terrain de basket, des courts de tennis, une piscine remplacèrent les marécages Prés Rase.

 

Vint alors 1939. La guerre allait commencer, avec ses privations, ses mobilisations et ses déportations. Le championnat fut annulé et Nivelles se vit engagé dans diverses compétitions et coupes. En 1941, des championnats officieux reprirent et Le Stade Nivellois, privé de nombreux joueurs prisonniers, trouva de nouveaux renfort en la personne de Goossens (Antwerp) et Van Hoeck (Beerschot). Ces nouvelles acquisitions renforcèrent considérablement l'équipe nivelloise car, dès la première année, elle se mêla à la lutte pour le titre et néchoua que de justesse.

 

Ce ne fut toutefois que partie remise, car, l'année suivante, devançant Marchienne, Mons, La Louvière et Namur, les Aclots parvenaient à se classer en tête de leur série et disputaient le tour final en compagnie du F.C. Liégeois.

 

Nivelles montait donc en division I (de l'époque. Maintenant la division II). et allait recevoir dans ses installations les plus grands clubs du pays : L'Union, le Daring, le s.c. Charleroi, Bruges etc. Aussi, l'effectif aclot fut-il considérablement augmenté par les acquisitions de Jef Desmedt, Bruyninckx, De Pooter, Houssière, puis l'international Paul Henry, Robert Kestemont, Devillé, Van Heste, Lallemand, et Valckeneers. Mais, hélas ! il y avait une chose que l'on ne pouvait acheter... le public nivellois qui ne semblait pas vouloir mordre au football comme on était en droit de l'attendre avec une telle équipe.

 

Sans public, pas de recettes et pas de moral non plus. Et ce fut la dégringolade jusqu'en division II régionale. Un à un, tous les transférés furent cédés et le dévoué Robert Kestemont, qui resta fidèle jusqu'au bout, dut assister impuissant au naufrage d'un club à qui il avait beaucoup donné.

 

les années passèrent et, en 1953, avec une équipe presque entièrement composée de joueurs de Nivelles – qui ne touchaient quasi rien –, Le Stade Nivellois s'assurait la montée en division I provinciale. C'est avec l'aide précieuse de l'entraîneur Gonzalès, ex-animateur de l'Olympic et du c.s. Brainois, ainsi que du magnifique dévouement de Guy Bataille, capitaine de l'équipe et joueur modèle, que les Nivellois parvinrent à se maintenir dans cette division.

 

Cependant, décidé à rejoindre la Promotion, le comité qui se composait alors de MM. Nicaise, Pirson, Delalieux, Bataille, Dufer, Fivez et Michel, fit appel à des éléments étrangers tels que François et Charles Troch, Joseph Ravijts, Marcel Debecker, pour renforcer l'équipe composée de Piron, Henri Depauw, Guy Bataille, Willy Maque, Vandooren John, Jacques Anciaux etc.

 

Ces acquisition bruxelloise renforcèrent l'équipe stadiste, car, à l'issue du championnat 1956-1957, les Nivellois, soous la conduite du joueur-entraîneur François Troch, n'échouèrent que de justesse pour la montée en Promotion. Ce ne fut que partie remise car, dès la saison suivante, ils parvenaient à se classer second et obtenaient ainsi le droit d'accéder une nouvelle fois à la Promotion. C'est à ce moment, coïncidence malheureuse, que des travaux de restauration furent entreprit au terrain. Pour sa rentrée en Promotio, Le Stade Nivellois se vit donc privé de son magnifique complexe et dut émigrer au faubourg de Namur. 

 

Le Stade Nivellois ne fit toutefois qu'une seule saison en division supérieure et, en fin du championnat 1958-1959, fut relégué une nouvelle fois en Provinciale. Et, cependant, que de sacrifices n'avaient pas consentis les dirigeants nivellois pour présenter une équipe digne de se maintenir ! Effectivement, ils avaient fait appel à des éléments de valeur tels que Jean-Pierre Depauw, frère d'Henri (Uccle Sports), Albert Lamberchts (Stade Waremme) et Robert Dricot (End Hoeilaert). Mais le sort est parfois cruel et l'équipe fut accablée de malchance tout au long du championnat, s'inclinant de nombreuses fois par une seul but d'écart et perdant, par suite de blessures, plusieurs éléments de valeur.

 

L'objectif du comité, pour la saison 1959-1960, était de reprendre place en division supérieure. Mévisse (Olympic) et Guyaux (u.r. Namur) vinrent renforcer l'équipe aclote. Cependant, l'équipe vieillissante ne parvint pas à terminer en bon ordre pour la réalisation de cet objectif.

 

La saison 1960-1961 vit un bouleversement total de l'équipe. C'est ainsi qu'évoluèrent sous les couleurs bleu et blans Holvoet, Boitte et Depercenaie (La Louvière), De Bock (Lokeren), De Jonckheere (Daring). Pendant les trois quarts du championnat, Le Stade Nivellois tint la tête. Hélas ! l'équipe fut littéralement décapitée par suite blessures et la fin de la saison fut désastreuse.

 

La saison 1961-1962 vit le départ de la plupart des "étrangers" et Nivelles aligna une équipe composée en grande partie de jeunes formés au club. Hélas, ceux-ci ne donnèrent pas ce que l'on espérait d'eux et ce fut la descente en Régionale.

 

Au débt de la saison 1962-1963, l'équipe, renforcée par quelques joueurs de l'Union Saint-Gilloise, donna quelques satisfactions aux quelques rares supporters restés fidèles. Une nouvelle fois, cependant, toujours faute d'argent, les joueurs bruxellois furent remerciés et l'on refit appel aux jeunes. Une nouvelle fois, ce fut catastrophique et, à l'issue du championnat, Le Stade Nivellois était relégué au tout dernier échelon.

 

Ce fut la fin de la Société Royale Le Stade Nivellois

 

Un nouveau club fut créé par la suite : Le Cercle Sportif Nivellois.